Le New York Times a publié une enquête sur l’interminable dette qui pèse sur les finances d’Haïti. En creusant leurs origines, ils ont fait la découverte, dans les archives historiques, que cela remonte au 19e siècle, soit après l’accession à l’indépendance du pays, mais que le montant de cette dette n’a fait qu’augmenter depuis ces années.
Haïti, signe son indépendance le 1er janvier 1804. Elle résulte de la révolution des esclaves qui aura duré 13 ans (de 1791 à 1804). ” C’est la première nation du monde moderne à être né d’une révolte d’esclave” écrit le New York Times. La France, n’est pas en reste dans la perte de cette colonie, car elle demande une grande somme en dédommagement pour les colons et la “perte de leurs biens”, soit les terres dont ils ne sont plus propriétaires et les esclaves qu’ils ont dû affranchir. Haïti, nouvellement libre, ne part de rien pour construire un pays que déjà, une dette qui se chiffre en millions de dollars pèse sur sa fragile économie. Les descendants des esclaves doivent payer, sur plusieurs générations, les héritiers des colons, afin de ne pas provoquer la guerre promise par les français s’ils ne s’acquittaient pas de la somme. Ces fonds, auraient servi à la construction d’infrastructures comme des écoles, des hôpitaux, des routes.
En 1880, les dettes n’étant plus un problème, il a fallu construire Haïti sur des bases solides, en commençant par la mise en place d’une banque Haïtienne : La Banque Nationale d’Haïti fut créée. La banque, qui devait servir au redressement du pays, n’a eu pour but que de détourner les fonds financiers dès son ouverture. Le New York Time révèle qu’une grande banque française en est à l’origine, la CIC. Elle récupérait l’argent qui devait servir à construire des infrastructures à Haïti pour les redonner à la France. Ainsi, l’ancienne colonie a replongé dans une spirale infernale de dettes qui n’en finissaient pas.
Haïti, fait partie des pays les plus pauvres au monde. Son histoire, nous fait comprendre pourquoi, depuis le séisme de 2010, le pays peine à se reconstruire et subit encore le lourd prix d’une liberté acquise par le sang.
Source : New York Times / photo : canva